Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 1989, la jeune artiste franco-suisse élabore une démarche inspirée du land-art, du minimalisme et de l’arte povera. Elle quitte assez vite son travail en atelier pour s’orienter vers de grandes installations éphémères empreintes de légèreté et de poésie.
Utilisant une grande variété de matériaux, les œuvres de MHR sont identifiables à la confrontation douce de l’artificialité et du naturel. Leur mise en espace joue avec l’apesanteur, semble arrêter le temps pour environner le spectateur. L’artiste à la pensée nomade questionne sur le lien à la nature, l’écologie, le placement de l’homme dans le paysage. De la distanciation à la symbiose, comment se positionner dans l’environnement dont nous sommes issus ?
Deux paramètres donnent corps à chacune de ses idées: LE LIEU, qui crée un contexte et LE TEMPS avec la notion de durée de l’œuvre, qu’elle soit brève ou longue. L’artiste installe entre le site et l’œuvre un dialogue suscité par les composantes du lieu, un usage, l’Histoire ou un élément d’architecture remarqué au moment du repérage, elle observe la globalité du site porteur de l’œuvre, faisant de la spatialité et du vide sa matière de prédilection. La plupart des installations sont créées dans des espaces publics naturels ou urbains.
Ainsi, dans ces espaces contextualisés, MHR trouve le moyen de s’exprimer avec une grande liberté, d’autant plus grande que ses œuvres ont une durée de vie relativement courte. Elle cherche à minimiser toujours plus son impact sur l’environnement en prélevant parfois les matériaux du site et en fabriquant des peintures biodégradables. La disparition progressive de l’œuvre dans son milieu l’intéresse. Elle souhaite au travers de ses idées montrer des pratiques non anthropocentrées et créer des passerelles avec le paysagisme, l’art des jardins, les arts de la rue.
MHR a œuvré en France et à l’étranger, en Italie, Suisse, Pologne, Tchéquie, Allemagne, Andorre et au Japon. Elle a participé aux expositions « Grandeur » à la Haye (Pays-Bas) dédiée à la sculpture monumentale française, « À l’ombre d’Eros » exposition réunissant 50 artistes contemporains dans le monastère royal de Brou. La Ville de Nantes lui a confié en 2017 un parcours d’une dizaine d’œuvres, dont deux pérennes, le long de la rivière l’Erdre : « Rêver Erdre » et « Blocs ». En 2019, elle participe à La Forêt Monumentale de Rouen, en 2021, la ville de Saint-Gervais lui commande une installation dans le Parc Thermal du Fayet, au pied du Mont-Blanc et 2022 est une année où, de la Savoie aux côtes d’Armor, les œuvres s’élaborent autour des branches.